La naissance d’Arrimages s’inscrit dans un cadre précis.
Celui du souhait de la direction de l’Enfance du département de n’avoir à s’adresser qu’à une faible quantité d’acteurs de prévention.
De pouvoir formaliser une convention cadre d’intervention avec chacun de ceux ci.
A un développement des besoins de prévention et donc d’ouverture sur d’autres territoires de la Seine saint Denis comme Montfermeil, ou Clichy sous Bois pour ce qui nous concerne et la fin programmée du travail sur Gagny.
En effet, dans cette période de transition de la fin des années 80 et début 90, les friches industrielles du nord est du département tombent une à une.
L’emploi diminue très rapidement pour les familles des catégories populaires, dont les parents sont peu ou pas diplômés.
L’absence d’offre de transports suffisamment développée termine de balayer les possibilités d’emplois dans un ailleurs géographique.
Considérant la situation des jeunes et des familles pour lesquels les professionnels intervenaient en sur numéraire, « 93220 » décide de migrer et de rendre le territoire à la ville de Gagny.
Même si la halte garderie et la ludothèque fonctionnaient bien, la situation sociale très dégradée du quartier des peupliers renforce l’idée qu’il faut partir.
A la même période, la situation de Clichy sous Bois s’apparente à celle du quartier des peupliers dix années auparavant. Très dégradée.
Les services du département proposent une action sur ce territoire.
Avant d’arriver sur Clichy-sous-Bois, Claude Roméo, directeur de l’Enfance et de la Famille du département, propose de réaliser une enquête et de mettre en place un plan d’actions. La conduite du plan revenant à l’association 93220.
Il s’agissait alors de s’implanter durablement en « faisant son trou », la base du travail partant d’un travail de rue classique.
Les équipes ont commencées un travail d’implantation sur le quartier du « Devers ».
Elles formaient le plus gros équipement du quartier avec le centre de loisirs jeunesse de la police. Les attentes des habitants étaient fortes.
Le bailleur Orly parc évoquait à cette période qu’à chaque fois qu’une action était mise en œuvre, elle était mise à mal par les bénéficiaires.
Les partenariats naissent facilement avec les collèges, les parents participent.
Les chantiers étaient pris en charge par des entreprises sociales comme Rebuzzi, Transfo bois, Astrolabe formation (qui existent encore) avec l’idée que la compétence des uns doit servir les autres.
Même si les quartiers et les espaces publics étaient occupés par les jeunes, des collectifs associatifs se montaient avec les habitants pour lutter contre l’isolement.
Arrimages est née de ce que 93220 n’avait plus de sens en terme de qualificatif.
Le territoire de Gagny n’était plus couvert, et depuis quelques années les équipes travaillaient sur Clichy sous Bois.
Claude Roméo, directeur de l’enfance du département de la Seine saint Denis, pour conformer l’orientation de géographie et de rationalisation a demandé à ce que « Une autre chance » et « 93220 » fusionnent.
Arrimages est née comme cela. De mémoire d’administrateurs, personne ne sait plus qui à trouvé le nom d’Arrimages, mais il semblerait que cela ce soit fait lors d’une soirée au siège, à la main levée avec les propositions des personnes présentes.
Elle a été déclarée en préfecture en mars 1995.